• JÉSUS SAUVEUR – Méditations pour la deuxième semaine

  • JÉSUS SAUVEUR – Méditations pour la deuxième semaine

                                       Olivier Belleil – Viens Esprit-Saint – Ed. Verbe de Vie

                                                                              1er jour : Jésus Sauveur

     Exode 14, 5-30 : https://www.aelf.org/bible/Ex/14 Lire lentement dans ma bible ce passage, puis méditer le texte suivant :

    Ce salut est mon histoire. « À toute génération, chacun doit se considérer comme si lui-même était sorti d’Égypte, car il est écrit : Tu raconteras à ton fils, en ce jour-là : c’est en mémoire de ce que Dieu a fait pour moi, à ma sortie d’Égypte (Ex 13, 8). » Rituel juif de la Haggada

    1. Le peuple de Dieu est dans une situation désespérée :
    – devant lui, un obstacle infranchissable, la mer (symbole biblique de la mort) ; – derrière lui, les Égyptiens et la puissance militaire de Pharaon (synonyme de mort, d’oppression…).
    Israël est pris dans un étau. Moi aussi, je suis parfois enfermé dans une situation sans issue : devant, derrière, tout semble bloqué. Humainement, aucune solution n’apparaît, la situation est désespérante.

    2. Le peuple d’Israël a peur (verset 10). Il se révolte.
    Moi aussi, ma peur me fait douter de la présence de Dieu dans cette situation. Quelle est ma peur ? Je me méfie de Dieu. Je doute de son dessein d’amour sur moi. Je le soupçonne… et je suis aveuglé. Dieu veut me conduire vers la vie et j’ai l’impression qu’il me mène vers la mort, la souffrance : « Manquait-il de tombeaux en Égypte, que tu nous aies menés mourir dans le désert ? » Il veut me libérer de mon esclavage pour une vie nouvelle… et je suis tenté de retourner en Égypte : « Laisse-nous servir les Égyptiens… »
    C’est la tentation d’idéaliser mon passé : « Finalement, ma prison d’avant n’était pas si invivable. »
    La peur de la situation présente risque de me faire régresser : « C’était mieux avant… » Je me rebelle contre Dieu. Qu’est-ce qui me met en colère contre lui ? « Que nous as-tu fait en nous faisant sortir d’Égypte ? » Finalement, c’est de ta faute, Seigneur… tu ne fais rien pour moi.

    3. La Parole que Dieu m’adresse (versets 13-14)
    « Ne craignez pas ! » Sans cesse, Dieu me dit : « N’aie pas peur, ne crains pas. » Il veut d’abord me libérer de mes peurs. « Tenez fermes » par la foi. Se cramponner à Dieu comme un naufragé à une bouée de sauvetage. Vous verrez ce que le Seigneur va faire pour vous sauver aujourd’hui. Tu vas voir, expérimenter que Dieu agit dans ta vie concrète. Attends-toi à l’intervention de Dieu Sauveur dans ton existence « aujourd’hui » et non dans un avenir lointain. « Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut. » (2 Co 6, 2)
    Le crois-tu ?

    4. Le salut. À Dieu tout est possible.
    Dieu combat lui-même les puissances du mal (les Égyptiens) pour me protéger. Il fait le gros du travail ! Il fait traverser à son peuple la mer « à pied sec ». Là où tout était fermé, Il ouvre un chemin que Lui seul peut ouvrir. Pour manifester son amour à son peuple – et à moi son enfant – Dieu fait l’impossible.

    5. La foi (verset 30-31)
    « Le peuple craignit le Seigneur… il crut dans le Seigneur… »
    La Pâque d’Israël et la mienne, ce n’est pas seulement le passage de la mer Rouge, c’est le passage spirituel de la peur à la foi, de la méfiance à la confiance en Dieu Sauveur.

                                                                              2e jour : Jésus Sauveur

     Isaïe 52, 13 à 53, 12 : https://www.aelf.org/bible/Is/52 lire ce passage dans ma Bible, puis méditer :

    Jésus… Comment me sauves-tu ?
    Je contemple Jésus, mon Sauveur. Il accomplit parfaitement cette prophétie d’Isaïe : « Il n’avait plus figure humaine et son apparence n’était plus celle d’un homme… objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur… »
    Jésus flagellé, le visage défiguré par les coups, le sang, les crachats… Image du Saint Suaire de Turin…
    Jusqu’où va ton amour, pour m’aimer jusque-là ?
    « Or, ce sont nos souffrances qu’il portait et nos douleurs dont il était chargé. Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. »
    Tu portes mes souffrances sur ta Croix. Tu te charges de mes douleurs. Tu es transpercé par les clous, la lance de mon péché… et il sort de ton sein « le sang et l’eau » – la vie de Dieu répandue dans le baptême et l’eucharistie…
    Jusqu’où va ton amour pour m’aimer jusque-là ?
    Je te remets mes souffrances physiques, morales, spirituelles. Je te remets mes blessures, tout ce qui me fait mal dans mon passé et dans mon présent…
    Jésus est ce médecin fou d’amour qui veut sauver la vie de son patient en prenant sur lui sa maladie mortelle, sa lèpre (comme le fera le bienheureux père Damien de Molokaï).
    Il est un homme libre fou d’amour qui, pour libérer des otages du Mauvais, accepte de prendre leur place… de devenir esclave (comme le fera saint Maximilien Kolbe à Auschwitz).
    « Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui et dans ses blessures, nous trouvons la guérison. »
    Pour me donner sa Paix, Dieu a pris mes angoisses à Gethsémani « et dans ses blessures, nous trouvons la guérison ».
    Je suis « racheté » à ce prix ! Le prix du sang, le prix des souffrances de Dieu…
    Tout ce qui a besoin en moi d’être sauvé, guéri, je le place spirituellement dans les blessures du Christ.
    Je confie les blessures qui sont les miennes aujourd’hui… [les nommer]. Mes blessures contre ses blessures. Les lèvres de mes plaies contre les lèvres de ses plaies… baiser d’amour… Par ses blessures coulent en moi sa Vie.
    Comme dans une transfusion sanguine, son Sang, sa Vie divine, son Amour coulent en moi, me redonnent Vie et viennent sauver ce qui était perdu, guérir ce qui était abîmé par le péché.
    Jésus, ta Passion, cela veut dire ta souffrance pour moi.
    Ta Passion, cela veut dire ton amour passionné pour moi.
    Ta Passion, ce sont tes souffrances acceptées par ton amour passionné pour moi.
    Comme une mère, Tu m’as enfanté à la Vie dans les douleurs de ta Passion… Je suis émerveillé par tant d’amour. C’est si grand et j’en suis si peu digne ! Je te dis merci.
    Aujourd’hui, je t’accepte comme mon Sauveur personnel.

                                                                   3e jour : Jésus Sauveur

     Luc 19, 41-44 : « À la vue de la ville, Jésus pleura sur elle. » Jésus pleure sur Jérusalem. Il a tant aimé cette ville, ses habitants. Tant d’heures passées à enseigner dans le Temple. Tant de miracles, de signes, de prodiges pour manifester l’amour de son Père.
    Mais Jésus pleure car « l’Amour n’est pas aimé » (Saint François d’Assise).
    Nous sommes tellement habitués aux récriminations des hommes contre Dieu… Et si on faisait le contraire en se mettant à la place de Dieu ? Aujourd’hui, j’écoute sa plainte. Il dit à Jérusalem, mais aussi à notre monde et à chacun de nous :
    « Ah ! si en ce jour, tu avais compris, toi aussi, le message de paix ! Mais non, il est demeuré caché à tes yeux. »
    Ce reproche de Jésus traverse toute la Bible, les Prophètes :  « Mon bien-aimé avait une vigne, sur un coteau fertile. Il la bêcha, il l’épierra, il y planta du raisin vermeil. Au milieu, il bâtit une tour, il y creusa même un pressoir. Il attendait de beaux raisins : elle donna des raisins sauvages. Et maintenant, habitants de Jérusalem et gens de Juda, soyez juges entre moi et ma vigne. Que pouvais-je encore faire pour ma vigne que je n’aie fait ? Pourquoi espérais-je de beaux raisins, et a-t-elle donné des raisins sauvages ? » (Isaïe 5, 14.)
    Et les Psaumes : « Mon peuple n’a pas écouté ma voix, Israël ne s’est pas rendu à moi ; je les laissai à leur cœur endurci, ils marchaient, ne suivant que leur conseil. Ah ! Si mon peuple m’écoutait, si dans mes voies marchait Israël, en un instant j’abattrais ses ennemis et contre ses oppresseurs tournerais ma main. […] Je l’aurais nourri de la fleur du froment, je t’aurais rassasié avec le miel du rocher. » (Psaume 81)

    Jésus, montre-moi ce qui, dans ma vie, te déplaît ; ce qui te fait verser des larmes. N’ai-je pas une réponse dans ce texte gravé sur un vieux calvaire flamand de 1632 ?

    Je suis la Lumière, et vous ne me voyez pas. Je suis la Voie, et vous ne me suivez pas. Je suis la Vérité, et vous ne me croyez pas. Je suis la Vie, et vous ne me recherchez pas. Je suis le Maître, et vous ne m’écoutez pas. Je suis le Chef, et vous ne m’obéissez pas. Je suis votre Dieu, et vous ne me priez pas. Je suis le Grand Ami, et vous ne m’aimez pas. Si vous êtes malheureux, ne me le reprochez pas !

                                                                   4e jour : Jésus Sauveur

    Prions avec Paul Verlaine, grand poète français (XIXe siècle) qui, dans sa misère, a fait l’expérience de la miséricorde de Dieu.
    Dès l’adolescence, il se sent comme Baudelaire, déchiré entre deux forces, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan. Pour échapper à ses angoisses, il se met à boire. Souvent, sous l’effet de l’absinthe, il a des crises de fureur. Pour cet homme sensible, la mort de son père, puis d’une cousine qu’il aimait beaucoup entraîne un déséquilibre. Il va jusqu’à battre sa mère.
    Verlaine rencontre Rimbaud, ce « Satan adolescent » avec qui il va errer en Angleterre et en Belgique. En 1873, à la suite d’une dispute, Verlaine, qui est ivre, tire au pistolet sur Rimbaud. Celui-ci n’est blessé que légèrement. Mais Verlaine est condamné à deux ans de prison, à Bruxelles, puis à Mons. Ce temps d’isolement va être un temps de grâce. Peu à peu, Verlaine se convertit et écrit de magnifiques poèmes publiés sous le titre de Sagesse.
    Dans le poème « Mon Dieu m’a dit » (composé en prison en 1874), le poète compose un dialogue émouvant avec le Christ. Lisons-le comme ce qu’il est : une prière où Dieu et l’homme se déclarent leur amour.

    Mon Dieu m’a dit : « Mon fils, il faut m’aimer. Tu vois Mon flanc percé, mon cœur qui rayonne et qui saigne, Et mes pieds offensés que Madeleine baigne De larmes, et mes bras douloureux sous le poids De tes péchés, et mes mains ! Et tu vois la croix, Tu vois les clous, le fiel, l’éponge, et tout t’enseigne À n’aimer en ce monde amer où la chair règne, Que ma Chair et mon Sang, ma parole et ma voix, Ne t’ai-je pas aimé jusqu’à la mort moi-même, Ô mon frère en mon Père, ô mon fils en l’Esprit, Et n’ai-je pas souffert, comme c’était écrit ? N’ai-je pas sangloté ton angoisse suprême
    Et n’ai-je pas sué la sueur de tes nuits, Lamentable ami qui me cherches où je suis ? »
    II
    J’ai répondu : « Seigneur, vous avez dit mon âme. C’est vrai que je vous cherche et ne vous trouve pas. Mais vous aimer ! Voyez comme je suis en bas, Vous dont l’amour toujours monte comme la flamme. Vous, la source de paix que toute soif réclame, Hélas ! voyez un peu tous mes tristes combats ! Oserai-je adorer la trace de vos pas, Sur ces genoux saignants d’un rampement infâme ? Et pourtant je vous cherche en longs tâtonnements, Je voudrais que votre ombre au moins vêtit ma honte, Mais vous n’avez pas d’ombre, ô vous dont l’amour monte, Ô vous fontaine calme, amère aux seuls amants De leur damnation, ô vous toute lumière, Sauf aux yeux dont un lourd baiser tient la paupière ! »
    (éd. Messein)

    Malheureusement, à sa sortie de prison, Paul Verlaine sera repris par ses vieux démons et retombera dans la déchéance, écartelé entre ses aspirations mystiques et ses désirs sensuels… Comme le dit Jésus, « l’esprit est ardent, mais la chair est faible »…

                                                                    5e jour : Jésus Sauveur

    Jésus nous dit aujourd’hui :  « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez, frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe on ouvrira. » (Mt 7, 7-8)

    De nombreux psaumes évoquent ce cri de l’homme qui frappe à la porte de Dieu, et la réponse du Seigneur. Faisons nôtre cette prière avec un extrait du Psaume 26.

    Écoute, Seigneur, je t’appelle ! Pitié ! Réponds-moi ! Mon cœur m’a redit ta parole : « Cherchez ma face. » C’est ta face, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ta face. N’écarte pas ton serviteur avec colère : tu restes mon secours. Ne me laisse pas, ne m’abandonne pas, Dieu, mon salut ! Mon père et ma mère m’abandonnent ; le Seigneur me reçoit. Enseigne-moi ton chemin, Seigneur, conduis-moi par des routes sûres, malgré ceux qui me guettent. Ne me livre pas à la merci de l’adversaire : contre moi se sont levés de faux témoins qui soufflent la violence. Mais j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
    sur la terre des vivants. « Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur. »

    Voici une illustration de ce psaume – un appel sincère de l’homme et une réponse de Dieu – dans la vie de François Libermann (1802-1852). Ce fils de rabbin alsacien fut éduqué dans la plus stricte orthodoxie juive. Envoyé à l’école Talmudique de Metz, il traverse une crise intérieure qui l’amène à remettre en cause le judaïsme, et même toute forme de croyance religieuse.

    Comme il est toujours en questionnement, on l’invite à aller voir à Paris un intellectuel juif devenu chrétien. Cette rencontre va être déterminante. En voici le récit autobiographique.

    « Monsieur Drach me trouva une place au collège Stanislas et il m’y conduisit.
    Là, on m’enferma dans une cellule, on me donna L’histoire de la doctrine
    chrétienne par Lhomond, et on me laissa seul.
    Ce moment fut extrêmement pénible pour moi.
    La vue de cette solitude profonde, de cette chambre où une simple lucarne me
    donnait du jour, la pensée d’être si loin de ma famille, de mes connaissances, de
    mon pays, tout cela me plongea dans une tristesse profonde : mon cœur se
    sentit oppressé par la plus pénible mélancolie.
    C’est alors que, me souvenant du Dieu de mes pères, je me jetai à genoux et je le
    conjurai de m’éclairer sur la véritable religion.
    Je le priai, si la croyance des chrétiens était vraie, de me le faire connaître, et si
    elle était fausse, de m’en éloigner aussitôt.
    Le Seigneur, qui est près de ceux qui l’invoquent du fond de leur cœur, exauça  ma prière.
    Tout aussitôt, je fus éclairé, je vis la vérité ; la foi pénétra mon esprit et mon cœur.
    M’étant mis à lire Lhomond, j’adhérai facilement et fermement à tout ce qui est
    raconté de la vie et de la mort de Jésus Christ. […]
    Je croyais tout sans peine. Dès ce moment, je ne désirai rien tant que de me voir plongé dans la piscine
    sacrée. »
    (N.D. 1, 65) 1850 (Notes et documents relatifs à la vie et à l’œuvre du vénérable François-MariePaul Libermann, imprimerie Montligeon, Orne)

    Il recevra le baptême peu de temps après, deviendra prêtre et fondera un institut missionnaire connu aujourd’hui sous le nom de « Spiritains ». Par sa vie et sa doctrine mettant en valeur le rôle du Saint-Esprit, il sera un des grands maîtres du XIXe siècle.

                                                                   6e jour : Jésus Sauveur

    « Seigneur, sauve-moi. »

     Mt 14, 22-33 : https://www.aelf.org/bible/Mt/14 – lire ce passage dans la Bible et le méditer.

    • La tempête :

    « Le soir venu », la nuit, les ténèbres, je ne vois plus rien. Ma barque est éloignée de la terre… insécurité… plus de points de repère… Jésus n’est pas là… Absence de Dieu.
    « Harcelée par les vagues, car le vent était contraire. » Je n’arrive plus à avancer dans cette succession d’événements contraires, qui s’accumulent comme des vagues successives…
    Tout est contraire : les événements m’assaillent, j’ai peur de sombrer. Cette longue nuit est interminable.

    • Jésus vient vers moi de façon déroutante…
    « Il vint vers eux en marchant sur la mer. » La mer, pour les Israélites, est le siège des puissances du Mal, là où résident les monstres mythiques Béhémoth et Léviathan… Jésus marche au-dessus de la mer : Il est vainqueur.

    • Je ne le reconnais pas
    « C’est un fantôme et pris de peur, ils se mirent à crier. » Il est réellement là… et je crois que c’est un être imaginaire. Sa présence devrait me rassurer et il me fait peur. Ces pêcheurs solides se mettent à crier dans la nuit comme des enfants. Mes peurs remontent… je me croyais solide et je découvre que je suis fragile, vulnérable. Quelles sont ces peurs qui me submergent ?

    • Jésus me dit
    « Ayez confiance, c’est moi, soyez sans crainte… » Comme un papa, il rassure son enfant qui a un cauchemar dans la nuit… Jésus me dit : « N’aie pas peur, je suis là… » Je me répète cette parole de Jésus. Elle est efficace : elle opère ce qu’elle dit.

    • Pierre marche sur les eaux
    Quand j’ai les yeux fixés sur Jésus, même dans la nuit au cœur de la tempête, je marche sur les eaux. Je suis vainqueur, comme Jésus, avec Jésus… Le miracle, ce qui est impossible à mes vues humaines, se réalise.
    « Mais voyant le vent, il prit peur et commença à couler. » Quand je ne regarde plus Jésus, quand je ne vois que l’adversité (le vent), les éléments déchaînés, les problèmes et les difficultés, je panique à nouveau et je m’enfonce… • Seigneur, sauve-moi
    Pour ne pas couler, je crie comme Pierre : Sauve-moi ! Je prends le temps de répéter cette prière. Dans l’épreuve, je contemple, je regarde sans cesse Jésus.

    • Jésus exauce ma prière
    « Jésus tendit la main et le saisit… » Tu me tends la main, Tu me saisis, Tu me sauves.
    « Le vent tomba. » La paix revient, la nuit s’achève… Un jour nouveau se lève.
    L’épreuve a affermi ma foi.

                                                                   7e jour : Jésus Sauveur

    Sundar Singh (1889-1929) est né en Inde, dans une famille de religion sikhe. Il est contemporain de Gandhi et de Tagore (qu’il connaissait). Voici le récit étonnant de sa conversion (et de son salut).

    « J’étais si fermement ancré dans mon opinion et mon trouble intérieur était si grand qu’un jour – c’était le 16 décembre 1904 – je déchirai la Bible et la jetai au feu. Mon père qui était présent me dit : “Pourquoi, mon fils, fais-tu une chose aussi stupide ?” “Parce que cette religion de l’Occident est fausse et que nous devons la détruire.”
    Je pensais avoir fait une bonne action en brûlant la Bible ; cependant, le trouble de mon cœur ne fit qu’augmenter et j’étais tourmenté par le doute et l’inquiétude. Où était la vérité ? Y a-t-il un Dieu ? Jésus Christ n’était qu’un homme mort il y a dix-neuf cents ans !
    Pendant deux jours, je fus très malheureux. Je ne pus supporter cette angoisse de mon âme et pris la résolution de mettre fin à mes jours : si je ne pouvais trouver la vérité dans cette vie, je l’obtiendrais dans la vie future. »
    Sundar n’avait alors que quinze ans. […]
    Sundar s’éveilla à 3 heures du matin. C’était le 18 décembre. Il prit un bain froid, puis se mit à prier :
    « S’il y a un Dieu, qu’il veuille se révéler à moi et me montrer le chemin du salut, afin que le trouble de mon cœur se dissipe et je le servirai toute ma vie. » J’étais fermement résolu, si ma prière n’obtenait pas de réponses, à aller, avant que le jour fût levé, mettre ma tête sur la ligne de chemin de fer au passage du train. Je restai en prière une heure et demie environ, attendant et espérant voir apparaître Krishna ou Bouddha, ou quelque autre saint de la religion hindoue, mais ils n’apparurent pas. Je n’avais qu’une demi-heure devant moi. Je priai plus instamment encore : « Ô Dieu ! Si tu existes, révèle-toi à moi ! »
    Soudain, une grande lueur illumina ma chambre, je crus que la maison était en feu, j’ouvris ma porte, mais au-dehors, tout était sombre.
    Alors, il se passa quelque chose que je n’avais jamais attendu : la chambre fut remplie d’une merveilleuse lumière qui prit la forme d’un globe et je vis un homme glorieux debout au centre de cette lumière.
    Ce n’était pas Bouddha, ni Krishna, c’était le Christ. Durant toute l’éternité, je n’oublierai pas sa face glorieuse, si pleine d’amour, ni les quelques mots qu’il prononça : « Pourquoi me persécutes-tu ? Je suis mort pour toi, j’ai donné ma vie, je suis le Sauveur du monde. »
    Ces mots furent inscrits en lettres de feu sur mon cœur. Le Christ que je croyais mort était vivant devant moi. Je vis la marque des clous ; j’avais été son ennemi, mais je tombai à genoux devant lui et l’adorai.
    Là, mon cœur fut rempli d’une inexprimable joie et d’une paix merveilleuse ; ma vie fut entièrement transformée. »
    À quinze ans, baptisé dans la confession anglicane, Sundar Singh devient Sadhou chrétien.
    Toute sa vie – comme sa conversion – ressemble aux Actes des Apôtres. Il annonce le Christ en Inde, au Népal, au Tibet. Sa prédication est accompagnée de nombreux signes. Il sera invité à témoigner de l’Évangile en Europe en 1920 et aux États-Unis.
    Ce fut à la fois un grand mystique et un grand missionnaire.
    Avec cette prière qu’il a composée, demandons au Seigneur l’Esprit Saint.
    « Ô Seigneur Dieu, tu es tout, vie de ma vie, Esprit de mon esprit.
    Use de miséricorde envers moi et remplis-moi de ton Saint-Esprit d’amour, afin qu’il n’y ait plus de place en mon cœur pour quoi que ce soit d’autre.
    Ce ne sont pas tes grâces que je réclame, mais toi-même ; tu es la source de toute bénédiction.
    Je ne demande pas la gloire du monde, ni même le ciel ; mais j’ai besoin de toi, car là où tu es, là est le ciel.
    En toi seul, mon cœur trouve satisfaction et plénitude.
    Tes multiples bontés font déborder mon cœur de gratitude et de louange. Mais la louange de mes lèvres ne suffit pas, tant que je ne pourrai te prouver par mes actes que ma vie est entièrement à ton service.
    Louange à toi de ce que tu m’as fait passer de la mort à la vie, tout indigne que j’étais, et m’as fait jouir de ta communion et de ton amour.
    Ôte de mon cœur tout ce qui pourrait s’opposer à toi, habite et règne en moi.
    Maître, être assis à tes pieds est infiniment meilleur que d’être assis sur le trône le plus élevé de la terre, car cela signifie habiter toujours avec toi, dans ton royaume éternel !
    Et maintenant, je m’offre à toi comme un vivant sacrifice.
    Accepte-moi dans ta miséricorde et emploie-moi à ton service, là où tu veux et comme tu veux, car tu es à moi et je suis à toi. Tu pris cette poignée de poussière, tu me créas à ton image et m’accordas le droit de devenir ton fils.
    Honneur, louange et gloire te soient donnés d’éternité en éternité ! Amen. »
    Le Sadhou Sundar Singh, Alice Van Berchem, éd. Emmaüs