• L’EFFUSION DE L’ESPRIT – Méditations pour la troisième semaine

  • L’EFFUSION DE L’ESPRIT – Méditations pour la troisième semaine

    Olivier Belleil – Viens Esprit-Saint – Ed. Verbe de Vie

                                                                  1er jour : l’effusion de l’Esprit

     Ézéchiel 37, 1-14 : https://www.aelf.org/bible/Ez/37 lire ce passage dans la Bible et le méditer.

    Cette vision est « pascale ». Le texte débute par une vision de mort : « une vallée pleine d’ossements » (v1) et s’achève par une vision de résurrection : « ils reprirent vie et se mirent debout sur leurs pieds : grande, immense armée » (v10).
    Nous retiendrons trois interprétations :

    1. Interprétation historique
    Le peuple d’Israël est exilé à Babylone. Le Temple est détruit (587), Jérusalem conquise, le peuple déporté. Il se sent mort spirituellement, il risque d’être assimilé par cette superpuissance païenne, l’empire babylonien. Il va perdre son identité religieuse et nationale. « Ces ossements, c’est toute la maison d’Israël. Les voilà qui disent : “Nos os sont desséchés, notre espérance est détruite, c’en est fait de nous”. » (v11)
    Dans cette situation désespérée, Dieu fait une promesse folle : « Je vais vous faire remonter de vos tombeaux, mon peuple, et je vous ramènerai sur le sol d’Israël. » (v12) Et le miracle se produira quelques années plus tard. Par la victoire des Perses sur les Babyloniens et l’édit de Cyrus (538), le peuple d’Israël est autorisé à retourner sur sa terre. C’est le retour d’exil.
    Qu’est-ce qui lui a permis de ressusciter ?
    – le ministère des prophètes de l’exil (Jérémie, Ézéchiel, le deuxième Isaïe), ceux qui peuvent dire : « la main du Seigneur est sur moi » (v1) et prophétiser au nom du Seigneur : « Je prophétisai, comme j’en avais reçu l’ordre. » (v7) – l’action de la Parole de Dieu : « Ossements desséchés, écoutez la parole de Dieu. » (v4) Les Israélites n’ont plus de Temple et ne peuvent offrir de sacrifices, mais durant l’exil, ils se réuniront pour écouter la Parole de Dieu ; ce sera le début des synagogues.
    – l’action de l’Esprit Saint : « Tu diras à l’Esprit : viens des quatre vents, Esprit, souffle sur ces morts, et qu’ils vivent. » (v9)

    2. Interprétation spirituelle personnelle
    Pour passer de la mort à la vie, je dois moi aussi faire cette triple expérience :
    – rencontrer des hommes de Dieu, des prophètes ; – écouter la Parole de Dieu, et surtout Jésus dans les Saintes Écritures ; – accueillir l’effusion du Saint-Esprit « qui est Seigneur et qui donne la vie ».

    3. Interprétation ecclésiale
    L’Église dans son histoire a vécu bien des exils à Babylone. Tant de fois, elle a expérimenté ce miracle des ossements desséchés. Les conditions de tous les renouveaux spirituels sont toujours : les saints « prophètes de Dieu », la Parole de Dieu, l’Esprit Saint.
    Viens Esprit Saint, Viens Esprit de vie, Viens ressusciter ce qui est mort en moi, Viens redonner vie à tous les « ossements desséchés » dans mon couple, ma famille, mon travail, ma paroisse… [Nommer les lieux présentés au Seigneur]. Viens, « souffle sur ces morts et qu’ils vivent ».

                                                   2e jour : l’effusion de l’Esprit

     Ézéchiel 36, 23-30 : https://www.aelf.org/bible/Ez/36 Lire ce passage dans la Bible et le méditer.

    Le peuple d’Israël vit une situation d’échec. En exil à Babylone, il a tout perdu : sa liberté, sa terre, son temple, son roi descendant de David. C’est une situation décourageante, apparemment sans espoir.
    Je fais partie de ce peuple de Dieu qui souffre la purification de notre époque. C’est à nous que Dieu fait la promesse du don de l’Esprit. « Je mettrai en vous mon Esprit. »

    Esprit de sainteté
    « Je ferai éclater ma sainteté à votre sujet. » Viens, Esprit de Sainteté.

    Esprit d’unité
    « Je vous rassemblerai de tous les pays étrangers. » Viens me donner l’unité intérieure.

    Esprit d’espérance
    « Je vous ramènerai vers votre sol. » Viens me conduire sur mon sol, lieu de mon identité.

    Esprit de pureté
    « Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, je vous purifierai. » Viens, Esprit Saint, me purifier.

    Esprit de renouveau
    « Je vous donnerai un cœur nouveau. » Viens, Esprit Saint, faire toute chose nouvelle en moi.

    Esprit d’intériorité
    « Je mettrai en vous un esprit nouveau… Je mettrai mon Esprit en vous. » Viens, Esprit Saint, au plus intime de mon être.

    Esprit d’obéissance
    « Je ferai que vous marchiez selon mes lois et que vous observiez et pratiquiez mes coutumes. » Viens, Esprit Saint, donne-moi de mettre en pratique la Parole de Dieu.

    Esprit de l’alliance
    « Vous serez mon peuple et moi je serai votre Dieu. » Viens, Esprit Saint, donne-moi de vivre cette alliance nouvelle

    Esprit de bénédiction
    « J’appellerai le blé et le multiplierai. Je multiplierai les fruits des arbres et les produits des champs. » Viens, Esprit Saint, viens bénir tous mes travaux.

    Je crois, Seigneur, en tes promesses de bonheur !

                                                              3e jour : l’effusion de l’Esprit

    La vie dans l’Esprit avec Yvonne-Aimée de Malestroit

    Une expérience d’effusion du Saint-Esprit
    « Je viens de passer une heure à la chapelle, près de Jésus. […] J’étais si hautement en la possession de Dieu, comblée de richesses, ornée par Lui de dons et de vertus, si pure, que je me trouvais proche de la béatitude.
    J’ai compris que cette flamme d’amour me consumant était l’Esprit de mon Époux, qui est l’Esprit Saint. Je Le sentais présent en mon âme, non seulement comme un feu qui la consume, la transforme en suave dilection, mais comme un feu qui brûle en elle et jaillit sur d’autres âmes.
    De notre Amour, ma grande Sœur, naîtront d’autres amours pour le Bien-Aimé. Voilà ce qu’Il m’a dit. La flamme d’amour était si vive, l’union si intense que je sentais bien que c’était le seul Saint-Esprit qui les provoquait en moi.
    J’ai savouré ce soir quelque chose de la Vie éternelle. »
    (Lettre à Marguerite Villemont)

    « Je suis un Temple – le Temple du Dieu vivant, un Temple où habite la Pensée divine, qui m’aimait avant que le monde fut, un Temple dans lequel je puis entendre de célestes concerts, si je me tiens dans le silence.
    Je ne veux pas éteindre en moi la Lumière qu’Il me propose, je veux illuminer les ténèbres de mon âme par sa Lumière qui surpasse infiniment toute clarté, qui me suggère les vérités éternelles !
    Ah ! Seigneur, je voudrais que tous les hommes comprennent qu’ils sont des Temples de Dieu – s’ils le veulent. Je voudrais qu’ils sentent en eux frissonner ton Esprit divin, je voudrais qu’ils soient tous des fils de lumière. Je voudrais qu’ils soient plus nombreux que les grains de sable de la mer. Je voudrais sauver
    l’humanité qui va périr dans le mal. Que ne puis-je crier à tout l’Univers : “L’Esprit de Dieu est en nous, respectons le Temple du Seigneur.”
    Oui, l’Esprit de Dieu est en nous parce qu’Il nous a donné la vie, parce que nous sommes une Parole vivante qu’Il a prononcée, parce que nous sommes une émanation de sa Pensée. C’est en nous que nous trouvons les secrets de la Vie, c’est Dieu qui nous les révèle de sa Voix divine, sa Voix qui n’a pas de son!! 
    Écrits spirituels, Yvonne-Aimée de Malestroit, présentés par René Laurentin, O.E.I.L

    Mère Yvonne-Aimée de Jésus (1901-1951) fut supérieure générale des Augustines Hospitalières de la Miséricorde de Jésus. Ce fut une mystique vivant une profonde union à Dieu et une femme d’action, organisatrice et gestionnaire de communautés religieuses. Elle fut décorée de la Légion d’Honneur pour des faits héroïques de résistance. Le Général de Gaulle, se découvrant devant elle, déclarera : « Je suis au courant de votre magnifique conduite ; je vous remercie au nom de la France. » (Vannes, 1945)

                                                                   4e jour : l’effusion de l’Esprit

    La vie dans l’Esprit Saint avec le père Libermann (cf. Présentation deuxième Semaine, cinquième jour).
    Une belle image
    « Voici maintenant pour votre manière d’agir en général :
    Un navire a ses voiles et son gouvernail. Le vent souffle dans la voile et fait marcher le navire vers la direction qu’il doit prendre ; et c’est donc par les voiles qu’il marche et qu’il prend une direction générale ; cependant, cette direction serait trop vague et pourrait parfois égarer le navire ; on a donc un gouvernail qui le dirige exactement sur la direction qu’il doit prendre sans s’en écarter du tout.
    Votre âme est le navire, le cœur représente la voile, l’Esprit Saint est le vent, Il souffle dans votre volonté et l’âme marche, et elle marche vers le but que Dieu se propose. Votre esprit est le gouvernail qui doit empêcher que, dans la force et la vivacité du mouvement donné à votre cœur, vous ne sortiez de la ligne directe et déterminée par la divine Bonté. »
    (N.D., VII, 148) 1845

    « Si Notre Seigneur nous donne son Saint-Esprit,
    ce n’est pas pour que nous vivions, même en partie, selon le nôtre ;
    Il doit être notre conducteur, notre amour, notre tout.
    Il nous a été donné pour être la vie de notre âme ;
    par conséquent, l’amour unique de Dieu seul doit la remplir.
    Si nous voulons l’entendre, le voir et marcher sous sa conduite,
    il faut être attentif à ses inspirations,
    tenir nos regards continuellement tournés vers lui.
    Tout cela doit être fait en toute paix et tranquillité d’âme,
    et c’est dans cette disposition qu’il faut attendre de lui tout ce qu’il lui plaira de nous montrer
    et de tout faire exécuter, nous tenant toujours prêts à le suivre sans jamais le précéder. »
    (E.S., suppl., 79) 1836

                                                                        5e jour : l’effusion de l’Esprit

     Jean 3, 1-8 : entretien avec Nicodème. https://www.aelf.org/bible/Jn/3 Lire ce passage dans la Bible et le méditer.

    • « À moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. »
    Dieu veut me faire entrer dans une vie nouvelle par le don de l’Esprit Saint. Cette nouveauté de vie m’attire… et me fait peur à la fois.

    L’Esprit est souffle, vent de Dieu.
    « Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. »
    Ce souffle de Dieu, ce vent de l’Esprit, cela me plaît… J’aspire à connaître la douceur de la brise légère… à recevoir de Dieu un souffle nouveau car je me sens souvent épuisé, « à bout de souffle ». Mais le vent de l’Esprit me fait peur aussi, il peut devenir tempête bousculant la vie, remettant en cause mes points de repères et mes sécurités.
    Seigneur, viens au secours de mes ambivalences, de mon cœur partagé « qui veut et qui ne veut pas ». Comme dans le texte qui suit : « Esprit de Dieu, n’entrez pas, je crains les courants d’air ! » Sois victorieux de mes peurs.

         

    En écoutant l’effroyable tempête qui secoue en ce moment toute ma maison, je ne pouvais m’empêcher de penser à ce verset de l’Apocalypse : « Voici que je me tiens à la porte et je frappe. » De quelle porte s’agit-il ? sinon de cette porte perdue au fond de notre âme… et par qui le seul Sauveur des hommes est admis à passer ? Combien triste et injuste que cette porte soit fermée ! […]
    Enfin nous sommes tout seuls par une nuit de tempête dans notre maison solitaire et désolée, et tout à coup l’on frappe ! Ce n’est point la porte ordinaire, c’est cette vieille porte qu’on croyait condamnée pour toujours, mais il n’y a pas à s’y tromper : on frappe, on a frappé ! On a frappé en nous et cela nous a fait mal, comme l’enfant qui bouge dans une femme pour la première fois.
    Qui a frappé ? Il n’y a pas à s’y tromper : c’est celui qui vient comme un voleur au milieu de la nuit, celui dont il est écrit : « Voici que l’époux vient, sortez à sa rencontre ! » Et nous écoutons, palpitants. […] Mais c’est un tel ennui de se lever et de déclore cette vieille porte ! Elle est assujettie de deux verrous qui ne font qu’un de ce qui est mobile et de ce qui est inerte : l’un s’appelle mauvaise habitude et l’autre mauvaise volonté. Quant à la serrure, c’est notre secret personnel. La clef est perdue. Il faudrait de l’huile pour la faire marcher. Et ensuite, qu’est-ce qui arriverait si on ouvrait la porte ? La nuit, le grand vent primitif qui souffle sur les eaux, quelqu’un qu’on ne voit pas, mais qui ne nous permettrait plus d’être confortablement chez nous. Esprit de Dieu, n’entrez pas, je crains les courants d’air. […]
    Cependant, on a frappé. […] Dieu ne frappe pas seulement, il pousse ; tantôt une poussée violente, une épreuve à fond de notre résistance ; tantôt une pression insistante, gênante, continue. […]
    Et toujours, partout, il ne rencontre que cette paroi dure et inerte. Ah ! Seigneur, nous allons tâcher de vous ouvrir, nous savons que cela vous fait du mal de nous frapper.
    Paul Claudel « Ecce sto ad ostium et pubo » in Positions et propositions, tome II – © Editions Gallimard, 1934

                                                               6e jour : l’effusion de l’Esprit

     Jean 7, 37-39 : https://www.aelf.org/bible/Jn/7 Lire ce passage dans la Bible et le méditer.

    « Le dernier jour de la fête, le grand jour, Jésus, debout, s’écria : “Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi !” Selon le mot de l’Écriture : “De son sein couleront des fleuves d’eau vive.” Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui ; car il n’y avait pas encore d’Esprit, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. »

    Seigneur Esprit Saint, Toi qui es l’eau vive, je te présente mon désir, viens étancher ma soif de Toi. D’où vient la source de l’Esprit ? Du cœur transpercé de Jésus. De là coulent « le sang et l’eau ». De cette source unique, les eaux vives s’écoulent par de multiples canaux

    L’Église, Communion vivante dans la foi des apôtres qu’elle transmet, est le lieu de notre connaissance de l’Esprit Saint :
    – dans les Écritures qu’il a inspirées ;
    – dans la Tradition, dont les Pères de l’Église sont les témoins toujours actuels ;
    – dans le Magistère de l’Église qu’il assiste ;
    – dans la Liturgie sacramentelle, à travers ses paroles et ses symboles, où l’Esprit
    Saint nous met en Communion avec le Christ ;
    – dans la prière dans laquelle il intercède pour nous ;
    – dans les charismes et les ministères par lesquels l’Église est édifiée ;
    – dans les signes de vie apostolique et missionnaire ;
    – dans le témoignage des saints où il manifeste sa sainteté et continue l’œuvre
    du salut.
    Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC) n° 688

    Je reprends un à un chacun de ces « canaux ». Dans ma vie, quels sont les canaux que j’utilise ? Quels sont ceux qui sont délaissés ? Esprit Saint, apprends-moi à utiliser tous les canaux pour que la terre de mon âme soit bien irriguée.
    Avec le pape Paul VI, je te prie, Seigneur Esprit Saint, viens animer et sanctifier l’Église… Que de son sein coulent des fleuves d’eau vive.

    « Nous nous sommes demandé à plusieurs reprises quels sont les besoins majeurs de l’Église… Pour nous donc, quel est le besoin primordial et ultime de notre chère et sainte Église ? Nous devons le dire, avec une sainte crainte parce que, vous le savez, il s’agit de son mystère, de sa vie : ce besoin, c’est l’Esprit, l’Esprit Saint qui anime et sanctifie l’Église, le souffle divin enflant ses voiles, son principe d’unité, sa source intérieure de lumière et de force, son soutien et son Consolateur, la source de ses charismes et de ses chants, sa paix et son guide, son gage et prélude de vie bienheureuse et éternelle. L’Église a besoin de son éternelle Pentecôte ; elle a besoin de feu dans son cœur, de paroles sur sa bouche, de prophéties dans son regard, ce qui veut dire qu’elle a besoin de pureté totale et de vie intérieure.
    Avez-vous entendu, vous les hommes vivants, vous les jeunes, vous les âmes consacrées, vous nos frères dans le sacerdoce ? Voilà de quoi l’Église a besoin. Elle a besoin de l’Esprit Saint, en nous, en chacun de nous, en nous tous ensemble, en nous qui constituons l’Église… et c’est de l’Esprit Saint surtout dont l’Église a besoin aujourd’hui. Tous, dites-lui donc toujours : Viens ! »
    Pape Paul VI, Audience générale, le 29 novembre 1972

                                                          7e jour : l’effusion de l’Esprit

     Luc 11, 9-13 : https://www.aelf.org/bible/Lc/19 Lire ce passage dans la Bible et le méditer.

    • C’est Toi, Seigneur Jésus, qui nous invites à prier… « Demandez… cherchez… frappez… » C’est sur ta demande que je le fais, Seigneur.

    • Tu nous dis d’avoir confiance car nous avons un Père qui nous aime et veut nous combler.

    • Tu nous dis ce qu’il faut demander. « Combien plus le Père du Ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui l’en prient ! »

    Nous n’avons pas à arracher des grâces à Dieu, à le contraindre par des pratiques (jeûne, veille). N’inversons pas les rôles ! C’est Lui qui veut nous donner ce cadeau : l’Esprit Saint. Il n’attend que cela. Nous n’avons qu’à disposer nos cœurs à accueillir ce cadeau. (Le jeûne et la prière sont alors des moyens de préparer nos cœurs.)
    Que te demander, Seigneur ?
    Je te prie pour que Tu nous accordes une puissante effusion de l’Esprit, non seulement sur moi-même et mes frères et sœurs du séminaire, mais sur toute ton Église.
    Que s’accomplisse en notre temps cette prophétie du cardinal Journet pour le renouvellement de l’Église.

    À certains moments, ces missions [de l’Esprit] se font plus intenses et plus merveilleuses. De grandes effusions de lumière et d’amour, accompagnées de miracles et de prophéties, descendent sur l’Église militante. C’est peut-être aux plus sombres époques, quand des milliers d’âmes apostasient, que le SaintEsprit semble vouloir racheter, par l’intensité de la ferveur et la fréquence de l’héroïsme, les pertes subies en nombre et en extension. La raison de ces rythmes nous échappe.
    Sous ces incomparables visitations, sous ces missions invisibles par lesquelles Dieu vient reprendre l’ouvrage de sa création, l’Église sent tressaillir ses enfants dans son sein, elle est remplie de l’Esprit Saint, elle s’émerveille en disant : « D’où vient que mon Seigneur vient à moi ? » Ces touches divines enflamment son cœur, elles lui donnent un élan toujours nouveau. L’Église est ainsi la patrie des renouvellements spirituels. Elle est la seule fontaine de jeunesse. […]
    Aux moments décisifs de son histoire, le Saint-Esprit viendra au secours de son Église par des voies exceptionnelles. Il suscitera en elle des miracles de force, de lumière, de pureté. Dans la hiérarchie ou dans le peuple des fidèles, des hommes et des femmes se lèveront. Ils auront, pour annoncer leur message, tant de netteté dans la voix, tant de sainteté dans le cœur, que le monde croira réentendre les Apôtres. Ils feront des miracles, discerneront les esprits, parleront en langues. Ils seront les vrais prophètes. Ils prophétiseront, pour éclairer à la lumière de la révélation le mouvement de leur époque et les besoins des hommes. En eux reparaîtront, sous une forme adaptée aux conditions nouvelles de la vie de l’Église, les grâces charismatiques qui furent élargies aux premiers chrétiens (1 Co 12).
    Newmann avait raison lorsqu’il pensait qu’à l’exemple de ce qui s’est produit lors de la première Pentecôte, les temps des miracles correspondent à des temps de sainteté. »
    Cardinal Journet, L’Église du Verbe Incarné, II ch. 4, éd. Saint-Augustin