• L'ENCYCLIQUE LAUDATO SI' du PAPE FRANÇOIS

    Devant la gravité de la situation écologique, sociale et spirituelle de notre monde et l’urgence à y porter remède, le Pape s’adresse à tous les hommes de bonne volonté. Parmi eux, les catholiques se doivent d’être en premier, car « les devoirs écologiques font partie intégrante de la foi chrétienne ». Notre Pape nous invite à mieux vivre « notre vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu ».

    Pour nous aider à aborder ce texte et nous donner envie de l’étudier plus à fond – puis d’essayer de le mettre en pratique, un petit groupe de paroissiens de LCSC en a écrit un résumé, accompagné d’un florilège de citations, que vous pouvez lire et télécharger.

    Si vous le souhaitez, vous pouvez le rediffuser, et aussi faire remonter vos réflexions et suggestions à propos de l’encyclique à : Bernard Fouré - nb.foure@wanadoo.fr

  • Résumé – Florilège Laudato si’ = Loué sois-tu – Encyclique du Pape François – 24 mai 2015  

    Ce document a pour ambition de porter « Laudato si’ » à la connaissance du plus grand nombre. 
    Il propose pour chacun des 6 chapitres :

    • résumé de lecture, somme de points-clés et de réflexions personnelles.
    • florilège, reprise de citations percutantes, numérotées pour faciliter le retour aux articles du texte original. *

    Ce document synthétique est un reflet de l’essentiel. Il se présente comme une invitation à la lecture du texte intégral de l’Encyclique (200 pages environ).

    Origine de ce document
    Les auteurs de ce résumé-florilège sont des paroissiens catholiques de La Celle-Saint-Cloud qui se sont constitués en groupe informel de réflexion, nommé Équipe 3E, pour Écoute, Évangile, Engagement. Après avoir étudié avec la paroisse l’exhortation apostolique du Pape François « La joie de l’Évangile », nous avons découvert l’encyclique « Laudato si’ » et nous nous sommes efforcés d’en approfondir le sens. Décidés à partager notre enthousiasme, nous en proposons un résumé diffusable.

    Les spécificités de cette Encyclique – Les motifs d’enthousiasme
    Ce n’est pas le diagnostic posé par le Pape qui est source d’enthousiasme, mais la clarté de son analyse et la force de son invitation à la conversion. Le texte offre des caractéristiques particulières, qu’il est bon de souligner :
    Ecrite directement en langue profane, « Laudato si’ » se lit facilement. En cela, elle se différencie du style convenu de nombreuses autres encycliques.
    Le Pape multiplie les références aux conférences épiscopales, manifestant ainsi la nécessité des dynamiques locales.

    Introduction : Les talents et l’implication de tous les hommes de bonne volonté sont nécessaires pour réparer les dommages causés par les abus humains à notre maison commune, la Terre.
    1 - Ce qui se passe dans notre maison : Il faut regarder la réalité en face. L'air et l'eau sont de plus en plus pollués, la culture du déchet se développe, les inégalités planétaires augmentent ... dans un contexte d'irresponsabilité et d'indifférence quasi générale.
    2 - L’Évangile de la Création : Dieu a créé un monde qui est toujours en développement. Il veut agir avec nous ; il compte sur notre coopération. Tout est lié : préoccupation pour l’environnement, amour sincère envers les êtres humains, engagement constant pour les problèmes de la société. Le devoir écologique fait partie intégrante de la foi chrétienne.
    3 - La racine humaine de la crise écologique : Le Pape souligne l’origine humaine de la crise écologique en se référant à Jean-Paul II (1991) : « Au lieu de remplir son rôle de collaborateur de Dieu dans l’oeuvre de la création, l’homme se substitue à Dieu et ainsi finit par provoquer la révolte de la nature ». Cf. chapitre 1.
    4 - Une écologie intégrale : L’écologie ne saurait se cantonner à un domaine restreint. Elle a des dimensions certes environnementales mais aussi économiques, sociales, culturelles. Cela nous conduit à réfléchir à la notion centrale et unificatrice du « bien commun » et à en vivre, en particulier dans le souci des générations futures.
    5 - Quelques lignes d’orientation et d’action : Le Pape interpelle tous les acteurs de la communauté humaine en leur proposant de repenser l’organisation de nos sociétés et d’oser entreprendre un changement en profondeur. Pour y parvenir, un dialogue généralisé est indispensable : c’est seulement dans l’ouverture et le respect mutuel que des progrès pourront être accomplis.
    6 - Éducation et spiritualité écologiques : Nous sommes appelés à une conversion écologique, véritable défi.
    Acceptons d’avancer vers une sobriété heureuse dans la paix intérieure que Dieu nous propose.
    _____________________
    * Dans le texte des florilèges, les passages en italique désignent soit une référence, soit une phrase résumée



    Résumé de l'introduction
    « Laudato si’, mi’ Signore ». Dans son cantique, Saint François nous rappelle que notre maison commune, la terre, est une sœur et une mère pour nous. Elle crie en raison des dégâts que nous lui infligeons par l’utilisation irresponsable et abusive des biens que Dieu y a déposés, manifestation de la violence qui existe dans le cœur de l’homme blessé par le péché.

    De même qu’il y a plus de 50 ans le Pape Jean XXIII adressait son message Pacem in terris, non seulement aux chrétiens de la terre entière, mais aussi à tous les hommes de bonne volonté, dans cette encyclique le Pape François veut entrer en dialogue avec tous au sujet de notre maison commune.

    Déjà en 1971, le Pape Paul VI se référait à la problématique écologique comme une crise, conséquence dramatique de l’activité sans contrôle des êtres humains (Octogesima advenies). En 1991, le Pape Jean-Paul II a parlé des conditions morales d’une écologie humaine authentique (Centesimus annus). En 2007, le Pape Benoît XVI invitait à éliminer les causes structurelles des dysfonctionnements de l’économie mondiale et à corriger les modèles de croissance incapables de garantir le respect de l’environnement.

    La pensée de l’Église catholique est très riche sur cette question. D’autres chrétiens et d’autres religions l’ont aussi en grande préoccupation. Le Patriarche de Constantinople, Bartholomée, appelle à nous repentir du préjudice que nous portons à la planète, un crime contre la nature étant un crime contre nous-mêmes et contre Dieu ; il nous demande d’entrer dans une ascèse pour être libérés de la peur, de l’avidité et de la dépendance.

    Le mouvement écologique a déjà parcouru un chemin appréciable, mais la recherche de solutions échoue souvent, à cause de l’opposition des puissants et aussi par manque d’intérêt de la part des autres. Devant le défi urgent de sauvegarder notre maison commune, la Terre, pour un développement durable et intégral, le Pape François adresse une invitation au dialogue, pour une conversion de toute la famille humaine.

    Les talents et l’implication de tous les hommes de bonne volonté sont nécessaires pour réparer les dommages causés par les abus humains à notre maison commune, la Terre.

    Chapitre 1 - Ce qui se passe dans notre maison

    Résumé

    Le Pape considère notre planète comme notre maison commune. Il s’appuie sur les meilleures données scientifiques disponibles pour en décrire l’état préoccupant : changement climatique, question de l’eau, érosion de la biodiversité. Il étend son diagnostic à la détérioration de la vie humaine dans toutes ses dimensions. Il dénonce le taux élevé d’inégalité qui frappe les plus pauvres.

    Selon certains, le problème de la croissance démographique semble relativement éludé. Sur ce sujet, le Pape reprend les termes du Conseil Pontifical « Justice et Paix » et affirme : « Accuser l’augmentation de la population et non le consumérisme extrême et sélectif est une façon de ne pas affronter les problèmes » (50).

    Prudent, le Pape reconnait la diversité des opinions, il n’y a pas qu’un seul chemin vers la solution… mais le système mondial est intenable. « Il devient indispensable de créer un système normatif qui implique des limites infranchissables… » (53).

    Le Pape souligne notre responsabilité, affirmant que nous avons agi comme si nous étions propriétaires de cette maison commune. Il met en évidence notre égoïsme et notre recherche du rendement immédiat, notre tendance à vouloir tout, tout de suite.

    Cette situation interpelle théologiquement tout chrétien en raison de sa vocation de coopérateur de l’oeuvre divine.

    →  Il faut regarder la réalité en face. L'air et l'eau sont de plus en plus pollués, la culture du déchet se développe, les inégalités planétaires augmentent ... dans un contexte d'irresponsabilité et d'indifférence quasi générale.


    Chapitre 1 - Ce qui se passe dans notre maison →  Florilège de citations

    I. a - Pollution, ordure et culture du déchet
    21. (...) La terre, notre maison commune, semble se transformer toujours davantage en un immense dépotoir... (déchets non biodégradables, domestiques, commerciaux, cliniques, électroniques...).

    I. b - Changement climatique
    23. (...) nous sommes en présence d’un réchauffement préoccupant du système climatique (Dioxyde de carbone - GES gaz à effet de serre).
    25. Le changement climatique est un problème global aux graves répercussions environnementales, sociales, économiques (...). L’augmentation du nombre de migrants fuyant la misère, accrue par la dégradation environnementale, est tragique.

    II. La question de l’eau
    31. (...) le contrôle de l’eau par de grandes entreprises mondiales deviendra l’une des principales causes de conflit de ce siècle.

    III. La perte de la biodiversité
    32. Les ressources de la terre sont aussi l’objet de déprédations à cause de la conception de l’économie ainsi que de l’activité commerciale et productive fondée sur l’immédiateté.
    33. (...) Chaque année disparaissent des milliers d’espèces végétales et animales...
    36. La sauvegarde des écosystèmes suppose un regard qui aille au-delà de l’immédiat...
    38. Mentionnons par exemple ces poumons de la planète pleins de biodiversité que sont l’Amazonie et le bassin du fleuve Congo, ou bien les grandes surfaces aquifères et les glaciers.
    42. (...) Chaque territoire a une responsabilité dans la conservation des espèces qu’il abrite.

    IV. Détérioration de la qualité de la vie humaine et détérioration sociale
    44. Aujourd’hui nous observons la croissance démesurée et désordonnée de beaucoup de villes qui sont devenues insalubres pour y vivre (gaspillage énergétique, émissions toxiques, chaos urbain...)
    47. A cela s’ajoutent les dynamiques des moyens de communication sociale et du monde digital qui, en devenant omniprésentes, ne favorisent pas le développement d’une capacité de vivre avec sagesse, de penser en profondeur, d’aimer avec générosité.

    V. Inégalité planétaire
    48. (...) « Ce sont les pauvres qui souffrent davantage des plus graves effets de toutes les agressions environnementales » (Conférence épiscopale bolivienne – 2012).
    49. (...) les exclus (...) sont la majeure partie de la planète, des milliers de millions de personnes (...) mais il semble que leurs problèmes se posent (...) comme un pur dommage collatéral.
    51. L’inégalité n’affecte pas seulement les individus mais aussi les pays entiers et oblige à penser à une éthique des relations internationales (Dette écologique Nord – Sud – Exportation de déchets).
    52. La dette extérieure des pays pauvres s’est transformée en instrument de contrôle, mais il n’en est pas de même avec la dette écologique (Voir déclaration des Evêques des USA - 2001).

    VI. Faiblesse des réactions
    53. Ces situations provoquent les gémissements de soeur terre...
    56. (...) Beaucoup diront qu'ils n'ont pas conscience de réaliser des actions immorales, que la distraction constante nous ôte le courage de nous rendre compte de la réalité d'un monde limité et fini.
    56. (...) « Tout ce qui est fragile, comme l’environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformé en règle absolue » (Evangelii gaudium 2013).
    59. (…) une écologie superficielle ou apparente se développe...entrainant une joyeuse irresponsabilité.

    VII. Diversité des opinions (Adeptes du progrès- Tenants du non interventionnisme humain)
    61. (...) l’Église n’a pas de raison de proposer une parole définitive et elle comprend qu’elle doit écouter puis promouvoir le débat honnête ...

    Chapitre 2 - L’Évangile de la Création

    Résumé

    La complexité de la crise écologique est telle qu’il n’y a pas une manière unique de s’y confronter.
    En ce sens, un dialogue fécond peut être engagé entre la religion et la science.

    Chaque être humain, créé à l’image de Dieu, a une dignité unique et une responsabilité particulière, mais les autres êtres vivants ont aussi leur dignité propre ; l’interdépendance des créatures est voulue par Dieu. La valeur particulière de l’être humain a pour contrepartie une terrible responsabilité. La terre nous a été donnée non pas pour l’exploiter, mais pour la cultiver tout en garantissant sa fertilité pour les générations futures. Elle est un héritage commun et ses fruits doivent bénéficier à tous.

    Dieu a voulu en quelque sorte se limiter lui-même en créant un monde qui gémit encore dans les douleurs de l’enfantement ; il compte sur notre coopération. Notre intelligence est interpelée :
    · pour reconnaitre notre juste place et limiter notre pouvoir,
    · pour en finir avec le mythe du progrès matériel sans limite,
    · pour nous exaspérer des énormes inégalités, de la misère dégradante qui côtoie l’accumulation des richesses et le gaspillage.
    Toute approche écologique doit incorporer une perspective sociale.

    Tout l’univers est langage de l’amour de Dieu. « Loué sois-tu Seigneur » ! La contemplation et l’émerveillement devant la nature et devant les créatures doivent stimuler en nous les vertus écologiques. La fin ultime, ce n’est pas nous ! Le destin de toute la création passe par le mystère du Christ mort et ressuscité. Jésus n’était pas un ascète séparé du monde, ni un ennemi des choses agréables de la vie ; il était en contact permanent avec la nature et en appréciait la beauté.

    → Dieu a créé un monde qui est toujours en développement. Il veut agir avec nous ; il compte sur notre coopération. Tout est lié : préoccupation pour l’environnement, amour sincère envers les êtres humains, engagement constant pour les problèmes de la société. Le devoir écologique fait partie intégrante de la foi chrétienne.


    Chapitre 2 - L’Évangile de la Création →  Sélection de citations

    I – La lumière qu’offre la foi
    63. Les solutions ne peuvent pas venir d’une manière unique d’interpréter (…) la réalité. Il est nécessaire d’avoir recours aux diverses richesses culturelles des peuples, (…) à la vie intérieure et à la spiritualité.
    64. Les chrétiens savent que leurs devoirs écologiques font partie intégrante de leur foi (Jean-Paul II).

    II – Sagesse des récits bibliques
    65. Chaque être humain est créé par amour. (…) La vie de toute personne ne se perd pas dans un chaos désespérant, dans (…) un pur hasard. (…).
    66. L’existence humaine repose sur trois relations fondamentales intimement liées : avec Dieu, avec le prochain et avec la terre (…). L’harmonie est détruite quand nous prétendons prendre la place de Dieu, en refusant de reconnaitre nos limites.
    67. La terre nous précède et nous a été donnée (…) non pas pour la « dominer » dans une exploitation sauvage (…) mais pour la cultiver (…) et garantir sa fertilité pour les générations futures.
    70. Les récits bibliques nous enseignent que, quand la justice n’habite plus la terre (…), toute la vie est en danger (…). 71. (…) Mais Dieu a donné à l’humanité la possibilité d’un nouveau commencement.

    III – Le mystère de l’univers
    78. Si nous reconnaissons la valeur et la fragilité de la nature, et en même temps les capacités que le Créateur nous a octroyées, nous pouvons en finir aujourd’hui avec le mythe moderne du progrès matériel sans limite.
    79. La liberté est à l’origine de la passionnante et dramatique histoire humaine.
    80. Cependant Dieu, qui (…) compte sur notre coopération (…), a voulu se limiter lui-même (…) en créant un monde (…) qui est encore dans les douleurs de l’enfantement.

    IV – Le message de chaque créature dans l’harmonie de toute la création
    84. L’être humain est à l’image de Dieu (…), chaque créature a une fonction et aucune n’est superflue.
    86. Il faut saisir la variété des choses dans leurs relations multiples. (…) L’interdépendance des
    créatures est voulue par Dieu. 88. En toute créature habite son Esprit vivifiant qui (…) stimule en nous (…) les vertus écologiques (évêques du Brésil).

    V – Une communion universelle
    89. « Tout est à toi, Maître, ami de la vie » (Sagesse). Tous les êtres, unis par des liens invisibles, forment une sorte de famille universelle.
    90. Cependant, tous les êtres vivants ne sont pas égaux ; l’être humain a sa valeur particulière, qui entraine une terrible responsabilité.
    Les énormes inégalités devraient nous exaspérer particulièrement (…) quand certains croupissent dans une misère dégradante, alors que d’autres ne savent même pas quoi faire de ce qu’ils possèdent.
    91. Tout est lié, préoccupation pour l’environnement, amour sincère envers les êtres humains, engagement constant pour les problèmes de la société.

    VI – La destination commune des biens
    93. La terre est un héritage commun dont les fruits doivent bénéficier à tous. Toute approche écologique doit incorporer une perspective sociale qui prenne en compte les droits des plus défavorisés. St. Jean-Paul II : « Dieu a donné la terre à tout le genre humain, sans exclure ni privilégier personne. (…).

    VII – Le regard de Jésus
    96. Jésus reprend la foi biblique au Dieu créateur et met en relief que Dieu est Père.
    98. Jésus n’était pas un ascète séparé du monde ou un ennemi des choses agréables de la vie. Il était loin des philosophes qui dépréciaient le corps, la matière et les choses de ce monde. Cependant, ces dualismes malsains (…) au long de l’histoire, ont défiguré l’Evangile.
    99. Le destin de toute la création passe par le mystère du Christ qui 100. nous projette à la fin des temps, où « Dieu sera tout en tous » (St. Paul aux Corinthiens).

    Chapitre 3 - La racine humaine de la crise écologique

    Résumé

    Ce chapitre explore les racines de la crise écologique, de la détérioration de notre « maison commune », dont nous sommes responsables.

    Le Pape François salue d’abord les progrès réalisés grâce à la science et à la technologie, produits merveilleux de la créativité humaine. Il met aussi en évidence le fait que science et technique nous donnent un pouvoir impressionnant.

    Mais un accroissement de puissance n’est pas en soi un progrès. Il se fait souvent dans une frénésie mégalomane, dans l’intérêt de groupes de pouvoir déterminés, au détriment du développement humain de tous et de chacun.

    • Première source des problèmes actuels : ce que le pape nomme « globalisation du paradigme technocratique ». (Le mot paradigme désigne des règles ou des modèles contraignants).
      Ici le pape dénonce le « moule » de pensée, qui conduit à croire à une croissance indéfinie et qui impose la technique comme seul mode d’approche des problèmes.
      La vraie culture écologique induit un regard, une pensée, une politique, un programme éducatif, un style de vie et une spiritualité constituant une résistance face à ce pouvoir technocratique.
      Elle se doit d’être au service d’un autre type de progrès, plus sain, plus humain, plus social, plus intégral.
    • Deuxième déviance : l’anthropocentrisme contemporain. La « véritable place » de l’homme au centre de la Création, enseignée par la Bible, n’est plus comprise. Se prenant pour le nombril du monde, l’homme d’aujourd’hui se met au-dessus de tout et s’attribue un pouvoir sans limites.
      En conséquence, il se développe un relativisme dans lequel tout ce qui ne sert pas les intérêts personnels immédiats est privé d’importance. Au lieu d’un rêve prométhéen de domination, il faut revenir à la conception de l’être humain « administrateur responsable ».

    La valeur du travail est soulignée par le Pape : participation à la création de Dieu, essentielle pour le développement de l’être humain, en relation avec son semblable et avec les choses. Pour donner du travail, il faut promouvoir une économie qui favorise « la diversité productive et la créativité entrepreneuriale » (129) ; par exemple : soutenir les productions aricoles locales, économes et
    durables, face à une agriculture intensive qui provoque la dégradation environnementale et sociale.

    L’innovation biologique issue de la recherche doit, elle aussi, être soumise à une évaluation éthique.

    →  « Au lieu de remplir son rôle de collaborateur de Dieu dans l’oeuvre de la création, l’homme se substitue à Dieu et ainsi finit par provoquer la révolte de la nature ». (Jean-Paul II - Centesimus annus - 1991).


    Chapitre 3 - La racine humaine de la crise écologique →  Florilège de citations

    I - La technologie : créativité et pouvoir
    102. La modification de la nature à des fins utiles est une caractéristique de l’humanité depuis ses débuts...
    103. La technoscience, bien orientée, non seulement peut produire des choses réellement précieuses pour améliorer la qualité de vie de l’être humain, (…) mais encore est capable de produire du beau...
    104. ... (Les progrès techniques) nous donnent un terrible pouvoir (...). Jamais l’humanité n’a eu autant de pouvoir sur elle-même et rien ne garantit qu’elle s’en servira toujours bien...

    II – La globalisation du paradigme technocratique
    106. (...) on en vient facilement à l’idée d’une croissance infinie ou illimitée, qui a enthousiasmé beaucoup d’économistes, de financiers et de technologues. Cela suppose le mensonge de la disponibilité infinie des biens de la planète, qui conduit à la « presser » jusqu’aux limites et même au-delà des limites.
    107. (...) les objets produits par la technique (...) orientent les possibilités sociales dans la ligne des intérêts de groupes de pouvoir déterminés.
    108. (...) « En dernière analyse, ce qui est en jeu dans la technique, ce n’est ni l’utilité, ni le bien-être, mais la domination… » (R. Guardini - La fin des temps modernes).
    109. (...) nous avons un « surdéveloppement, où consommation et gaspillage vont de pair, ce qui contraste de façon inacceptable avec des situations permanentes de misère déshumanisante ». (Benoît XVI - Caritas in veritate. 2009).
    111. La culture écologique (...) devrait être un regard différent, une pensée, une politique, un programme éducatif, un style de vie et une spiritualité qui constitueraient une résistance face à l’avancée du paradigme technocratique.
    114. (...) il est indispensable de ralentir la marche pour regarder la réalité d’une autre manière, recueillir les avancées positives et durables, et en même temps récupérer les valeurs et les grandes finalités qui ont été détruites par une frénésie mégalomane.

    III – Crise et conséquences de l’anthropocentrisme moderne
    116. Dans la modernité, il y a une grande démesure anthropocentrique... Un rêve prométhéen de domination sur le monde s’est souvent transmis, qui a donné l’impression que la sauvegarde de la nature est pour les faibles. La façon correcte d’interpréter le concept d’être humain comme « seigneur » de l’univers est plutôt celle de le considérer comme administrateur responsable.
    119. (...) On ne peut pas envisager une relation avec l’environnement isolée de la relation avec les autres personnes et avec Dieu.
    123. La culture du relativisme est la même pathologie qui pousse une personne à exploiter son prochain...
    124. Dieu a placé l’être humain dans le jardin à peine créé (cf. Gen 2,15) non seulement pour préserver ce qui existe (protéger) mais aussi pour travailler de manière à ce qu’il porte du fruit (labourer).
    128. Le travail est une nécessité, il fait partie du sens de la vie sur cette terre, chemin de maturation, de développement humain et de réalisation personnelle.
    129. Pour qu’il continue d’être possible de donner du travail, il est impérieux de promouvoir une économie qui favorise la diversité productive et la créativité entrepreneuriale... Pour qu’il y ait une liberté économique dont tous puissent effectivement bénéficier, il peut parfois être nécessaire de mettre des limites à ceux qui ont plus de moyens et de pouvoir financier.
    134. (...) suite à l’introduction de ces cultures (transgéniques), on constate une concentration des terres productives entre les mains d’un petit nombre, due à « la disparition progressive des petits producteurs qui, en conséquence de la perte de terres exploitables, se sont vus obligés de se retirer de la production directe » (Conférence Episcopale Argentine - 2005). (…) L’extension de la surface de ces cultures détruit le réseau complexe des écosystèmes, diminue la diversité productive, et compromet le présent ainsi que l’avenir des économies régionales.

    Chapitre 4 - Une écologie intégrale

    Résumé

    « Tout est lié ». Telle est l’idée qui court tout au long de ce chapitre, plus encore que dans le reste de l’encyclique. L’environnement est une affaire de relations qui engagent notre responsabilité pour que vive durablement un monde de solidarité :

    - Durablement, en étant attentifs à ce qui existe déjà, qui s’est tissé partout au long des siècles et des générations, mais aussi - et c’est pour nous une « urgente nécessité morale » (Benoît XVI) - en ayant le souci de transmettre aux générations futures un monde où « chacun atteigne sa perfection de façon plus totale et plus aisée » (Gaudium et Spes).

    - Solidairement, en étant attentifs aux cultures locales, car « l’immense variété culturelle est un trésor de l’humanité », et à « l’option préférentielle pour les plus pauvres dans la gestion du bien commun ».

    De manière très concrète, ces orientations, ne peuvent que s’appuyer sur :

    • l’importance accordée au cadre de vie (urbanisation en particulier),
    • l’acceptation de soi, dans ce cadre, pour « accueillir et accepter le monde tout entier comme
      don du Père (…) et pouvoir se reconnaître soi-même dans la rencontre avec celui qui est
      différent ».

    → L’écologie ne saurait se cantonner à un domaine restreint. Elle a des dimensions certes environnementales mais aussi économiques, sociales, culturelles.
    Cela nous conduit à réfléchir à la notion centrale et unificatrice du « bien commun » et à en vivre, en particulier dans le souci des générations futures.


    Chapitre 4 - Une écologie intégrale →  Florilège de citations

    I - L’écologie environnementale, économique et sociale : « Tout est lié »
    138. L’écologie étudie les relations entre les organismes vivants et l’environnement où ceux-ci se développent. Cela demande de s’asseoir pour penser et pour discuter avec honnêteté des conditions de survie d’une société, pour remettre en question les modèles de développement, de production et de consommation.
    139. Nous sommes inclus dans la nature, nous en sommes une partie, et nous sommes enchevêtrés avec elle.
    141. Aujourd’hui, l’analyse des problèmes environnementaux est inséparable de l’analyse des contextes humains, familiaux, de travail, urbains, et de la relation de chaque personne avec elle-même qui génère une façon déterminée d’entrer en rapport avec les autres et avec l’environnement.
    142. « Toute atteinte à la solidarité et à l’amitié civique provoque des dommages à l’environnement ». (Benoît XVI – Caritas in veritate – 2009).

    II - L’écologie culturelle
    144. (...) l’immense variété culturelle... est un trésor de l’humanité... Il faut inclure la perspective des droits des peuples et des cultures, et comprendre ainsi que le développement d’un groupe social suppose un processus historique dans un contexte culturel, et requiert de la part des acteurs sociaux locaux un engagement constant en première ligne, à partir de leur propre culture.
    145. ... L’imposition d’un style de vie hégémonique lié à un mode de production peut être autant nuisible que l’altération des écosystèmes.
    146. (…) La terre n’est pas pour (les communautés aborigènes) un bien économique, mais un don de Dieu et des ancêtres qui y reposent, un espace sacré avec lequel elles ont besoin d’interagir pour soutenir leur identité et leurs valeurs.

    III - L’écologie de la vie quotidienne
    147. Le cadre qui nous entoure influe sur notre manière de voir la vie, de sentir et d’agir.
    152. « Comme elles sont belles les villes qui dépassent la méfiance malsaine et intègrent ceux qui sont différents, et qui font de cette intégration un nouveau facteur de développement ! Comme elles sont belles les villes qui, même dans leur architecture, sont remplies d’espaces qui regroupent, mettent en relation et favorisent la reconnaissance de l’autre ! ». (La Joie de l’Evangile - 2013).
    155. L’acceptation de son propre corps comme don de Dieu est nécessaire pour accueillir et pour accepter le monde tout entier comme don du Père et maison commune (…) pour pouvoir se reconnaître soi-même dans la rencontre avec celui qui est différent.

    IV - Le principe du bien commun
    157. Le bien commun présuppose le respect de la personne humaine comme telle, avec les droits fondamentaux et inaliénables ordonnés à son développement intégral.
    158. (...) le principe du bien commun devient immédiatement ... un appel à la solidarité et à une option préférentielle pour les plus pauvres. Cette option (…) exige de considérer avant tout l’immense dignité des pauvres à la lumière des convictions de foi les plus profondes.

    V - La justice entre générations
    159. « L’environnement se situe dans la logique de la réception. C’est un prêt que chaque génération reçoit et doit transmettre à la génération suivante. » (Conférence épiscopale portugaise - 2003).
    160. (...) pour quoi passons-nous en ce monde, pour quoi venons-nous à cette vie, pour quoi travaillons-nous et luttons-nous, pour quoi cette terre a-t-elle besoin de nous ?... Il est nécessaire de réaliser que, ce qui est en jeu, c’est notre propre dignité.
    162. (...) beaucoup de problèmes sociaux sont liés à la vision égoïste actuelle axée sur l’immédiateté, aux crises des liens familiaux et sociaux, aux difficultés de la reconnaissance de l’autre. « Au-delà d’une loyale solidarité intergénérationnelle, l’urgente nécessité morale d’une solidarité intra-générationnelle renouvelée doit être réaffirmée. » (Benoît XVI Journée mondiale paix 2010).


    Chapitre 5 - Quelques lignes d’orientation et d’action

    Résumé

    Les « quelques lignes » d’orientation et d’action proposées par le Pape sont en réalité très exhaustives : il aborde tous les aspects, tous les niveaux et n’esquive aucun problème. Même s’il s’attache à voir les avancées positives, il dénonce assez vertement tous les comportements négatifs et les erreurs dans les modèles de développement du monde actuel.

    Le Pape réaffirme que l’humanité est un peuple qui habite une maison commune et qu’il est indispensable de trouver des solutions durables aux graves difficultés environnementales et sociales évoquées dans les chapitres précédents.

    La clé pour avancer dans la bonne direction est un dialogue honnête, sans préjugé, et une collaboration de toutes les instances.

    Au plan politique, la maturation d’institutions internationales, dotées de véritables pouvoirs, devient indispensable. Quant aux Etats, ils doivent éviter les mauvaises pratiques et surtout encourager les bonnes. Il est aussi nécessaire que les processus de prise de décision évoluent : transparence, prise en compte de toutes les conséquences en termes de qualité de vie et de préservation de la planète à long terme, association des populations concernées etc. Pour y parvenir, la pression de la population elle-même
    sur les dirigeants est nécessaire. Le Pape note également que les instances locales peuvent être des moteurs efficaces par leurs initiatives.

    Mais tout cela nécessite un changement profond de valeurs. « Nous avons impérieusement besoin que la politique et l’économie, en dialogue, se mettent résolument au service de la vie, spécialement de la vie humaine » (189). « Un développement technologique et économique qui ne laisse pas un monde meilleur et une qualité de vie intégralement supérieure ne peut être considéré comme un progrès » (194). Il faut aussi échapper « au drame de l’immédiateté » (178).

    Pour avancer, les scientifiques, les hommes politiques, les organisations environnementales doivent sortir de leurs limites. Quant aux religions, elles peuvent apporter dans le débat public signification et force de motivation. Il serait stupide de se priver de l’expérience spirituelle.

    →  Le Pape interpelle tous les acteurs de la communauté humaine en leur proposant de repenser l’organisation de nos sociétés et d’oser entreprendre un changement en profondeur.
    Pour y parvenir, un dialogue généralisé est indispensable : c’est seulement dans l’ouverture et le respect mutuel que des progrès pourront être accomplis.


    Chapitre 5 - Quelques lignes d’orientation et d’action →  Florilège de citations

    I. Le dialogue sur l’environnement dans la politique internationale
    164. L’interdépendance nous oblige à penser à un monde unique, à un projet commun.
    175. La même logique qui entrave la prise de décisions drastiques pour inverser la tendance au réchauffement global ne permet pas non plus d’éradiquer la pauvreté...
    Le XXIème siècle, alors qu’il maintient un système de gouvernement propre aux époques passées, est le théâtre d’un affaiblissement du pouvoir des Etats nationaux, surtout parce que la dimension économique et financière de caractère transnational tend à prédominer sur la politique.
    (…) il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mondiale… (références : Benoît XVI et Jean XXIII)

    II. Le dialogue en vue de nouvelles politiques nationales et locales
    177. (…) le cadre politique et institutionnel n’est pas là seulement pour éviter les mauvaises pratiques, mais aussi pour encourager les bonnes pratiques, pour stimuler la créativité qui cherche de nouvelles voies, pour faciliter les initiatives personnelles et collectives.
    178. Le drame de « l’immédiateté » politique, soutenue aussi par des populations consuméristes, conduit à la nécessité de produire de la croissance à court terme.
    179. (...) l’instance locale peut faire la différence alors que l’ordre mondial existant se révèle incapable de prendre ses responsabilités... Etant donné que le droit se montre parfois insuffisant en raison de la corruption, il faut que la décision politique soit incitée par la pression de la population.

    III. Dialogue et transparence dans les processus de prise de décision
    184. La culture consumériste, qui donne priorité au court terme et à l’intérêt privé, peut encourager des procédures trop rapides ou permettre la dissimulation d’informations.
    185. Dans toute discussion autour d’une initiative, une série de questions devrait se poser en vue de discerner si elle offrira ou non un véritable développement intégral….
    187. (…) la rentabilité ne peut pas être l’unique élément à prendre en compte…

    IV. Politique et économie en dialogue pour la plénitude humaine
    189. La politique ne doit pas se soumettre à l’économie et celle-ci ne doit pas se soumettre aux diktats ni au paradigme d’efficacité de la technocratie.
    190. Une fois de plus, il faut éviter une conception magique du marché…
    191. (…) nous devons nous convaincre que ralentir un rythme déterminé de production et de consommation peut donner lieu à d’autres formes de progrès et de développement.
    194. Pour que surgissent de nouveaux modèles de progrès, nous devons convertir le modèle de développement global, ce qui implique de réfléchir de manière responsable sur le sens de l’économie et ses objectifs...
    195. Le principe de maximalisation du gain, qui tend à s’isoler de toute autre considération, est une distorsion conceptuelle de l’économie…
    196. La logique qui ne permet pas d’envisager une préoccupation sincère pour l’environnement est la même qui empêche de nourrir le souci d’intégrer les plus fragiles...

    V. Les religions dans le dialogue avec les sciences
    199. (…) il est naïf de penser que les principes éthiques puissent se présenter de manière purement abstraite, détachés de tout contexte, et le fait qu’ils apparaissent dans un langage religieux ne les prive pas de toute valeur dans le débat public.
    200. (…) toute solution technique que les sciences prétendent apporter sera incapable de résoudre les graves problèmes du monde si l’humanité perd le cap, si l’on oublie les grandes motivations qui rendent possibles la cohabitation, le sacrifice, la bonté. De toute façon, il faudra inviter les croyants à être cohérents avec leur propre foi et à ne pas la contredire par leurs actions...
    201. (…) La gravité de la crise écologique exige que nous pensions au bien commun et avancions sur un chemin de dialogue qui demande patience, ascèse et générosité…


    Chapitre 6 - Éducation et spiritualité écologiques

    Résumé

    Comment, après avoir constaté que " la maison brûle ", peut-on envisager " d'éteindre l'incendie " ?
    Beaucoup de choses doivent être réorientées et l'humanité a besoin de changer.

    Il convient de s’interroger individuellement et collectivement, afin de créer une vraie alliance entre humanité et environnement.

    Le Pape énumère les actions à mener, même les plus humbles et les plus banales. Il appelle à la conversion écologique. Nous devons être protecteurs de l'oeuvre de Dieu et envisager quelle terre nous voulons laisser à nos enfants. Il s'agit d’un véritable défi éducatif. Il faut informer et créer des motivations, à partir d'un changement personnel. Seule la paix intérieure peut induire ce changement
    de façon durable.

    Les communautés chrétiennes ont un rôle très important à jouer. Les déserts extérieurs se multiplient à cause des déserts intérieurs. Il faut arriver à vivre une vocation de protecteurs de l’oeuvre de Dieu. La famille aussi demeure un lieu de la culture de la vie.

    Tout est lié. On peut vivre intensément sans vouloir tout dominer dans n'importe quel domaine. Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui ne nous épanouissent pas. Trouver un style de vie équilibré et une grande capacité d'admirer, mène à une grande profondeur de vie. Il faut savoir écouter les mots d'amour de la nature en s'isolant du bruit constant. Ne pas se complaire dans le culte de l'apparence. C’est une attitude de coeur.

    Visons à une fraternité universelle, car nous avons besoin les uns des autres. C'est un acte civique et politique. Et même si l'on n'est pas engagé en politique, travailler dans les associations s'avère très important. Comme l'exprime la petite Thérèse de Lisieux, pratiquons "la petite voie de l'Amour".

    Les sacrements, au travers des symboles, nous révèlent la manière dont la nature est assumée par Dieu.
    Par exemple : l'Eucharistie où Dieu se fait nourriture pour sa créature.
    Le modèle divin de la Trinité est un tissu de relations. Il nous invite à découvrir et admirer les connexions multiples existant entre les créatures ; il peut être une clé de notre propre épanouissement.

    Marie, Reine de la Création, intercède pour nous ; nous pouvons lui demander des grâces.
    Nous ne sommes pas seuls ! Marchons en chantant !

    →  Nous sommes appelés à une conversion écologique, véritable défi.
    Acceptons d’avancer vers une sobriété heureuse dans la paix intérieure que Dieu nous propose. 

                                                   

    Chapitre 6 - Éducation et Spiritualité Écologique → Florilège de citations

    I. Miser sur un autre style de vie.
    203. Nous possédons trop de moyens pour des fins limitées et rachitiques.
    204. La situation actuelle du monde « engendre un sentiment de précarité et d’insécurité qui, à son tour, nourrit des formes d’égoïsme collectif » (Jean-Paul II) …plus le cœur de la personne est vide, plus elle a besoin d’objets à acheter, posséder consommer.
    206. Un changement dans les styles de vie pourrait réussir à exercer une pression saine sur ceux qui détiennent le pouvoir politique, économique et social. (…) aujourd’hui « le thème de la dégradation environnementale met en cause les comportements de chacun d’entre nous » (Benoit XVI).

    II. Education pour l’alliance entre l’humanité et l’environnement.
    209. Beaucoup savent que le progrès actuel, tout comme la simple accumulation d’objets ou de plaisirs, ne suffit pas à donner un sens ni de la joie au coeur humain, mais ils ne se sentent pas capables de renoncer à ce que le marché leur offre. …C’est pourquoi nous sommes devant un défi éducatif.
    211. Accomplir le devoir de sauvegarder la création par de petites actions quotidiennes est très noble, et il est merveilleux que l’éducation soit capable de les susciter jusqu’à en faire un style de vie.
    213. (…) la famille constitue le lieu de la culture de la vie. (Jean Paul II).
    214. Un effort de sensibilisation de la population incombe à la politique et aux diverses associations.
    A l’Église également. Toutes les communautés chrétiennes ont un rôle important à jouer dans cette éducation.
    215. Quand quelqu’un n’apprend pas à s’arrêter pour observer et pour évaluer ce qui est beau, il n’est pas étonnant que tout devienne pour lui objet d’usage et d’abus sans scrupule.

    III. La conversion écologique.
    216. Il ne sera pas possible, en effet, de s’engager dans de grandes choses seulement avec des doctrines sans une mystique qui nous anime….
    217. Vivre la vocation de l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse ; cela n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne.

    IV. Joie et Paix.
    222. La spiritualité chrétienne propose une croissance par la sobriété, et une capacité de jouir avec peu. (…) Cela suppose d’éviter la dynamique de la domination et de la simple accumulation des plaisirs.
    223. La sobriété qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice.

    V. Amour civil et politique.
    228. La préservation de la nature fait partie d’un style de vie qui implique une capacité de cohabitation et de communion.
    230. Une écologie intégrale est aussi faite de simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme.

    VI. Les signes sacramentaux et le repos pour célébrer.
    236. Uni au Fils incarné, présent dans l’Eucharistie, tout le cosmos rend grâce à Dieu.
    237. (…) la spiritualité chrétienne intègre la valeur du loisir et de la fête. (…) le jour de repos (…) nous pousse à intérioriser la protection de la nature et des pauvres.

    VII. La Trinité et la relation entre les créatures.
    240. Tout est lié, et cela nous invite à mûrir une spiritualité de la solidarité globale qui jaillit du mystère de la Trinité.

    VIII. La Reine de toute la Création.
    241. Marie (…) prend soin désormais de ce monde blessé …

    IX. Au-delà du Soleil.
    243. A la fin, nous nous trouverons face-à-face avec la beauté infinie de Dieu (1 Co 13,12) …



    Prière pour notre terre

    Dieu Tout-Puissant qui es présent dans tout l’univers et dans la plus petite de tes créatures,

    Toi qui entoures de ta tendresse tout ce qui existe, répands sur nous la force de ton amour
    pour que nous protégions la vie et la beauté.

    Inonde-nous de paix, pour que nous vivions comme frères et sœurs,
    sans causer de dommage à personne.

    Ô Dieu des pauvres, aide-nous à secourir les abandonnés et les oubliés de cette terre
    qui valent tant à tes yeux.

    Guéris nos vies, pour que nous soyons des protecteurs du monde et non des prédateurs,
    pour que nous semions la beauté et non la pollution et la destruction.

    Touche les cœurs de ceux qui cherchent seulement des profits aux dépens de la terre et des
    pauvres.

    Apprends-nous à découvrir la valeur de chaque chose, à contempler, émerveillés, à
    reconnaître que nous sommes profondément unis à toutes les créatures sur notre chemin vers
    ta lumière infinie.

    Merci parce que tu es avec nous tous les jours.
    Soutiens-nous, nous t’en prions, dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix.